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Enduro des portes du Mercantour 2012

Ah!!!!!, L’enduro des portes du Mercantour …..
J’ai découvert l’épreuve l’année dernière (pour mon tout premier enduro) dans des conditions particulières (trombes d’eau et boue le dimanche). Malgré ces conditions, j’en étais revenu avec la banane avec une seule envie: le refaire en 2012.

C’est maintenant chose faite. L’édition 2012 s’est déroulée le WE dernier et comment dire, … je n’atterris toujours pas tellement ce WE était fabuleux.
L’année dernière, c’était la découverte de l’enduro et j’ai plutôt roulé cool mais cette année le but est d’attaquer un peu plus mais sans non plus risquer de se faire mal.

Avec quelques membres de l’ASCVTT, on part vers Guillaumes en ce Samedi matin. On se gare sur le parking, la « Barel Mobile » déboule et se gare. Le double champion du monde sort et nous fait un grand « Salut les gars ». On est tout surpris mais c’est Barel, il est comme ça, simple le gars.

On récupère les plaques et on s’en va pour la première liaison. On doit grimper jusqu’à Sauze par la route (+600m de D+). En haut, on se met dans la file pour le départ, dans 4 minutes c’est a nous mais … Interruption de course: il y a des vaches sur le parcours. On patiente et 20 minutes plus tard, c’est a notre tour de nous élancer. Mon collegue de l’ASCVTT me laisse gentiment partir devant. Je fais le trou assez rapidement sur le haut. Le tout début est un peu chaotique dans la mousse et ou on pilote a vue sur cette partie en sous bois non reconnue. Ensuite, je connais, c’est d’abord très rapide ou je me régale, je traverse le pré, je remonte en danseuse pour gagner quelques secondes et ensuite c’est la série d’épingles. Je ne vois pas mon collègue, je pense que je ne le reverrai pas avant l’arrivée. Je sais pas si c’est ça qui me déconcentre mais je me prends a me laisser descendre tranquillement.
Je finis par entendre un mec, c’est un mec de la ligne derrière (oops, 1 minutes de perdu). Je me pousse pour le laisser passer et en regardant derrière, j’aperçois mon collègue, zut faut pas que je traine mais heureusement les épingles sont terminées et je vais donc pouvoir rouler un peu plus vite mais ça devient gras et glissant. Je rattrape un autre ASCVTTiste qui a bien galéré dans cette 1ere spé. Il arrive dans une épingle et glisse. Il chute légèrement et nous laisse passer ainsi. C’est bientôt l’arrivée et j’arrive a gagner quelques secondes sur mon compère mais ça a été laborieux. C’était la spé qui me faisait le plus peur car je savais que j’étais très lent dans les épingles.

On retrouve toute la troupe, On souffle un peu et on attaque la liaison vers la spé2 des Terres Grises. Les terres grises, c’est le paradis du VTT (en tout cas: mon paradis). Plus j’y vais, plus j’aime. Je pars bien, première compression, petit saut en sortie, et j’appuie sur les pédales sur le plat. Ensuite, vient une partie ou je suis un peu lent mais je m’en sors pas trop mal. Petit coup de cul, je me remet en danseuse et j’explose le cardio. Ensuite c’est bonheur !!! On descend au fond des roubines, a droite a gauche, on remonte, on descend … Petite portion lente avant d’arriver au « mur » qui est bien plus plat cette année. Grosse compression en bas, je remonte sur l’élan, je me déconcentre et perds l’avant sur un virage a gauche. Je tombe, essaie de repartir aussitôt mais j’ai le pied coincé entre le guidon et le cadre. Le temps de me remettre sur ma monture, mon compagnon de ligne me rattrape. Comme après chaque chute, je suis énervé et pas efficace sur les premiers mètres. Je finis par me calmer juste avant d’arriver dans le fameux « S » des terres grises. Je monte en haut de la roubine pour redescendre au fond. J’entre beaucoup plus vite que d’habitude et du coup je suis moins précis dans mes traj et beaucoup moins efficace (c’est toujours le problème de choisir entre vitesse et maitrise). J’enchaine le virage a gauche a 90 descendant pour débouler dans la roubine finale. Pif paf, une marche, re pif, re paf et hop on monte sur le mur en face. Je rate un petit raccourci qui m’aurait fait gagner quelques secondes, tant pis. La fin arrive, c’est plat, je pédale et j’arrive exténuer a l’arrivée de cette spé très explosive

Petit arrêt au ravito et on attaque la longue montée sur route vers Chateauneuf d’Entraunes. Les corps commencent a montrer des signes de fatigue et beaucoup rateront le départ de la spe3 qui commence par un gros doute. Coupe ou pas coupe?
En fait 10 mètres après le départ, il y a un virage a 160degre dans des marches mais il y a aussi possibilité de passer par dessus une poutre et descendre droit dans la pente pour prendre le sentier plus bas. Finalement, je choisis l’épingle pour éviter une chute. Plus loin, j’oublie de lever la tête (pas besoin me dis-je puisque j’ai repéré le WE précédent) et aperçois au dernier moment les chicanes installées. Ça passe mais je suis pas dans le rythme. Un peu plus loin, ça file droit, je veux voir ou est mon collègue pour lui indiquer qu’on arrive au pierrier montant mais il est un peu loin. Je retourne la tête devant et j’ai dévié de ma trajectoire. Ma roue avant hésite entre le sentier et le fossé. Je sors le pied, j’allège l’avant avant un trou et ça passe tout juste. C’est pas bien clair dans ma tête comment je me suis pas vautré mais on est pas la pour s’attarder. Au niveau du pierrier, je cours a coté du vélo. Ensuite c’est reparti, d’abord tranquille pour faire baisser un peu le rythme cardiaque puis la pente s’accentue et on accélère. C’est super ludique mais faut faire un peu gaffe car ça glisse pas mal. Je me rends compte au fur et a mesure que je rate pas mal d’optimisation de trajectoire mais tant pis. Je déboule sur une portion de terres grises peu pentue, j’appuie sur les pédales, le vent siffle tellement ça va vite. J’hésite a prendre la bosse repérée le WE précédent car je vais beaucoup plus vite mais finalement j’y vais quand même. Génial, je m’envole. Arrive la dernière section de virage dans les arbres. Je suis un peu trop prudent mais je m’en sors quand même pas trop mal.

Retour a Guillaumes par la route, on pointe et on prend la voiture direction Valberg pour la dernière spé de la journée. La spe4 est courte (heureusement pour moi, cf plus loin) et se fera sans chaine. Je pars 30 secondes devant mon collègue, je suis pas bien, je me demande comment ça va se passer. Premier virage, ça va, 2eme virage, je freine beaucoup, ça glisse, je sors un pied et je suis a l’arrêt. Je reprends tout doucement de la vitesse, virage suivant, rebelote!!! En fait, a chaque virage, je suis a l’arrêt et repars tout doucement. C’est déjà difficile mais en plus je suis pas aidé. Sur une légère remontée, des mecs en reco me bouche le passage et je donne un coup de frein et je galère a basculer dans la descente. Plus loin, c’est un virage a 90 degrés. On m’indique que ça glisse et effectivement je glisse. Je pompe pour essayer de garder un peu de vitesse et basculer dans la descente. Je suis tellement obnubiler par la vitesse que je me fais surprendre par un virage derrière un arbre. Je file tout droit, me rends compte que c’est pas la bonne direction, je bloque les freins, manque de faire un OTB, et finis dans un buisson. Je finis par repartir pour attaquer les dernières épingles, ca passe plutôt bien (enfin c’est ce que je crois), je m’arrête jamais. Je croise Barel et les pros qui remontent le sentier en reco. Il me crie de pousser, je comprends pas ce qu’il veut dire (je comprendrais plus tard) et je finis la spé en sachant que j’ai été mauvais (seulement 10personnes feront moins bien que moi). Mon collègue arrive juste derrière moi, il m’a repris pratiquement les 30 secondes 🙁 . On remonte voir les autres concurrents et je comprends comment ils font et pourquoi Barel me gueulait de pousser. En fait j’y ai jamais pensé mais tout le monde pousse avec les pieds en permanence et forcement ils reprennent de la vitesse beaucoup plus rapidement que moi. Les pros nous font aussi une démo d’optimisation de trajectoire en mode sanglier. Avant une épingle, Barel, Vouilloz, Absalon monte sur le talus au milieu des fougères pour ouvrir le virage et c’est plutôt efficace.

Voila, c’est la fin de la première journée, je suis 202e a un peu moins de 11 minutes du premier Nicolas Vouilloz. Douche vite fait au gite et on part au resto pour bouffer des pâtes et faire le plein d’énergie. Bon en fait, ca sera bière, reblochonade et vin blanc. Je prends un gros coup de barre en cours de repas après tous les efforts de la journée. Il est temps d’aller se coucher.
6h30, le réveil sonne après une nuit pas top mais pas mauvaise non plus. 7h45 on est au briefing et on attaque la liaison vers la dernière spé du WE en mode poursuite. Pas de télésiège cette année mais une vraie spé bien typée montagne. On monte d’abord sur piste puis je reconnais un sentier que j’ai déjà emprunté pour aller a la baisse de Barrot. Finalement, on ne vas pas a la baisse mais de l’autre cote du dôme du Barrot. J’ai bien fait de pas trainer a la montée, j’ai le temps de reconnaitre le départ qui n’est pas évident. Je repère un passage qui devrait me faire gagner du temps et des places sur ceux qui n’auront pas repéré, reste encore a ne pas le rater en course. On se met tous en ligne comme du bétail, l’helico arrive, on fait des grands signes pour la camera et le départ est donné. Vouilloz s’élance, le chrono ne démarre pas, mais personne n’arrive a stopper Nico avant 1km. Il doit revenir au départ alors on lui envoie l’helico. Quelle star ce Vouilloz 😛
Nouveau départ, cette fois le chrono fonctionne. Je regarde les meilleurs partir, c’est impressionnant et c’est très serré. Je retourne a ma place. Je pars avec 5 secondes de retard sur un gars et j’ai 2 autres personnes a moins de 2 secondes derrière moi. J’annonce que je vais partir a bloc, ce que je fais. Je ne rate pas le passage repéré, rattrape et dépasse celui qui me précédait sur la grille. Je pense que mon repérage me fait gagner pas loin de 6 places. J’enchaine et me retrouve bloqué par un gars a l’entrée des terres rouges (il est un poil plus lent en descente et pousse en montée alors que ça pédale). Un peu plus loin, la course manque de s’arrêter la pour moi. Un mur de terres rouges a monter, j’allège l’avant mais ça tape très très fort. Ça fait un gros bruit, je pense que mon pneu a explosé, je regarde … mais non. Je réfléchis pas trop et je repars. J’ai conservé ma place et je commence a m’impatienter derrière le mec. Arrive un pif paf serré ou il bloque et je tente une traj qui s’avère nulle et je suis obligé de mettre pied a terre. 3 ou 4 personnes me doublent, grrrrr!! Je repars et je recolle des mecs, je suis un peu agacé. Le mec devant moi bloque sur un passage, je retente de passer a coté mais j’arrive sur une grosse marche. En temps normal, j’aurais refusé l’obstacle mais j’allais pas encore perdre des places. Je tire tout ce que je peux sur le cintre et ça passe 🙂 OUF!!! Plus loin, je me retrouve a nouveau bloquer par un gars un poil plus lent que moi. Un mec revient de derriere, je le laisse passer et je me dis qu’il arrivera peut-être a passer et j’en profiterai aussi. Que nenni, il finit bien par passer mais pas moi. Faut que j’apprenne a gueuler. Peu importe, je reste derrière et le colle. Physiquement, ça devient déjà dur et il finit par faire un OTB dans l’herbe. Je demande si ça va, oui, OK je passe. Je suis soulagé, il y a de la place devant et il devrait faire bouchon derrière moi 😛 Mais, je me déconcentre et 30m plus loin je me fous de travers avant une marche que je passe en crabe. Je vois le mec revenir et me dépêche de repartir. Je file et rapidement je rattrape encore un mec dans des enfilades de terres rouges très fuyantes. Il est lent mais ne me laisse pas passer (en même temps je gueule pas alors…). Sur une épingle, il bloque et me dit de passer, je le collais tellement que je l’accroche quand il s’arrête et je me pète la gueule. Je tente de repartir en trainant mon vélo mais je galère. 2 mecs me doublent, la j’ai les nerfs. Je repars juste avant 2 autres gars. Mais ensuite ça ira mieux, tout le monde commence a être cramé et il y a plus de place entre les concurrents. J’arrive enfin a enchainer sans être bloqué. Vient un portage obligatoire, ça me tue (moi qui pensait pouvoir gratter des places), je monte au ralenti et le cœur descend pas. Mais ça a l’air de tuer aussi les autres car après chaque portage, je suis tranquille. Les places bougeront plus trop ensuite. J’ai plus la lucidité de pédaler ou d’attaquer et de toute façon, ce serait trop risqué. Juste avant le tout dernier portage, j’ai rejoint 2 ou 3 personnes. Le mec de devant se rate dans une épingle plus engagée, je tente de passer, je fais un micro nose wheeling mais en reposant la roue arriére, je perds l’avant et tombe. Pas grave, ça a impressionné, je descends a pieds et le mec de devant me laisse passer avant le portage. On nous annonce qu’il reste ensuite 500m avant l’arrivée. C’est une portion en légère descente ou on peut se laisser filer. J’apprécie bien ce terrain, je m’amuse a sauter des que possible avant de passer la ligne d’arrivée. Je m’arrête pas et continue directement pour avoir la navette sans attendre. Sur le sentier nous ramenant, je rate 1 puis 2 épingles avant de comprendre que je perds de l’air a l’avant (j’ai eu de la chance de pouvoir finir la spé). Je finis en poussant le vélo pendant 10minutes.

On se retrouve ensuite pour un repas gargantuesque a la Salle Mounier de Valberg, on assiste a la remise des prix, a la standing ovation pour les bénévoles et Olivier Giordanengo et on repart vers la cote avec des images plein la tête et les jambes bien lourdes.

Au final, je finis 179eme en 1h06mn55,27 a 24mn:05,61 de Vouilloz. Je finis dans les 200 premiers, je suis content. Je peux encore bien progresser. Cette année, j’ai un peu plus attaquer mais du coup j’ai fait pas mal d’erreurs et ai chuté 3 ou 4 fois. Peut-être l’année prochaine, je pourrais viser aux alentours de la 150eme place mais il y a tellement d’aléas dans une course…

En rentrant je me suis rendu compte, que le gros choc au début de la dernière spé avait fait un poc sur ma crossmax. Je l’ai redressé en espérant que ça n’a pas fragilise la roue. J’ai aussi un rayon qui est sorti (je suppose que c’est aussi du a la déformation liée a ce choc), mais je l’ai remis en place (faudra que je pense a vérifier le voile de la roue). J’ai aussi mon pneu avant qui fuit (Rubber queen qui n’a que quelques mois: ça coute cher les enduros puisque j’avais déjà crevé un pneu neuf lors de la reco).

Classements: http://www.portesdumercantourvtt.com/course_classements2012.html

Remarque:
Certaines des photos sont de Greg Germain – 1001sentiers.fr

La video du week end par GenepiFilm:

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