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L’enduro des portes du mercantour 2013

Petit retour en arrière: En Juin dernier et ce pour la 3ème année consécutive, je m’inscrivais à l’enduro des portes du mercantour. J’ai eu la chance d’être dans les 100 premiers inscrits, j’avais donc gagné un beau maillot offert par les sponsors dont Giant qui en est le principal. L’enduro est programmé pour le week-end du 07 & 08 Septembre. L’été passe, je roule peu mais je suis pas inquiet, il suffira de rouler un peu plus en Août. Oui mais voilà, début Août, ma fourche casse et je n’ai plus de vélo. Je vois donc mes potes rouler sans moi et l’enduro approchant, n’ayant pas trouvé de solution, je tire un trait sur l’enduro. J’irai juste chercher mon maillot et regarder les potes, me disais-je.

Et puis voilà, une opportunité se présente et je me jette dessus (cf un nouveau jouet). Donc voilà j’ai un nouveau gros vélo, je peux de nouveau participer à l’enduro mais je suis hors de forme. C’est pas la rando à l’énergie qui me rassure puisque j’avais fini les 1200m de D+- bien entamé et en général l’enduro des portes du mercantour est assez physique le premier jour. En plus comme je le pensais, j’ai pesé le vélo et effectivement, il dépasse les 14kg (14.3 exactement). Autant dire que contrairement aux précédentes années où j’étais en forme en fin d’été, là j’arrive plein de doute sur ma capacité à tenir physiquement.

La semaine précédent l’enduro, je me remets à chercher des infos (j’avais vraiment tiré un trait dessus et n’avais pas du tout d’info). Peu à peu une rumeur enfle, il y aurait une liaison de 3h et 1200m de D+. Gloups!!! Ça me rassure pas. Bon, je me dis que c’est déjà bien de pouvoir participer et je verrais bien ce que je peux faire le jour J.

Vendredi 6 Septembre, je rejoins Valberg pour retrouver les potes du club puisque cette année on a réussi à avoir un petit appart sur le front de neige de la station de Valberg. La soirée passe vite: installation, apéro et pour le repas, on fait des pâtes 🙂 23h30 on se couche pour être en « forme ».

6h ça sonne, le sommeil a déjà été bien pire mais j’aurais bien dormi encore un peu 😛 . On perd pas de temps car on est attendu à Guillaumes à 7h30. A Guillaumes, ça grouille de monde, on va chercher nos plaques et on découvre nos horaires de départ. On a donc 1h à attendre, on en profite pour s’installer en terrasse et boire un café.


L’heure approche, on se prépare et en route vers le podium de départ. Premier stress, ne pas tomber en descendant la rampe :razz:. Après le départ « fictif », on se regroupe pour la première liaison. Au bout de 300m, on s’égare, ça commence bien. On retrouve rapidement le parcours et on attaque un long moment de poussage jusqu’au départ de la première spéciale que j’atteins avec seulement 10 minutes d’avance sur mon horaire. Une barre, j’enfile mes protecs, mon casque, mes gants, je me mets en ligne (on part 3 par 3). 3, 2, 1 c’est parti. Je tente un sprint pour prendre la tête mais ma condition physique n’est pas assez bonne pour prendre l’avantage. Je me cale derrière et je ne pourrais jamais passer jusqu’en bas. Dommage, mais j’avais qu’à avoir des jambes pour passer devant au départ 🙁 .

Le moment clé de la journée commence maintenant: la liaison de 1200 m de dénivelé ( à parcourir en 3h30 ) entre pont de Paniès et le pas de Trottes (juste en dessous de la cime de Chamoussillon). Dès la rampe qui permet de remonter à la route depuis le pont de Paniès, je sens que les crampes sont pas loin. C’est pas rassurant et je doute de pouvoir arriver en haut à temps si les crampes finissent par arriver. Heureusement, c’est de la piste donc je monte tranquillement. Je garde un rythme constant, les crampes me laissent tranquille. Au bout de 2H, j’arrive au ravito du Hameau des Tourres où on m’annonce qu’il reste environ 1h20 jusqu’en haut alors que je pensais être finalement large en temps. En plus je connais la suite, c’est du poussage/portage et un peu de pédalage sur la fin. Évidemment, dès que je commence à porter, les crampes arrivent. D’abord une jambe puis deux jambes, chaque pas est super difficile, je n’avance plus mais je profite de ce rythme réduit pour boire énormément et en haut du portage, les crampes me laissent enfin. Je peux reprendre un rythme presque normal jusqu’au départ que j’atteins encore une fois 10 minutes avant mon départ. Il fait frais, je mange, je détends mes jambes et c’est déjà l’heure du départ.

Hop c’est parti pour la longue spé 2 de plus de 1000m de D-. Encore une fois je ne parviens pas à faire le hole shot, je me cale encore derrière en attendant une ouverture qui arrive assez vite puisque on perd tous les trois le balisage et on doit s’arrêter. Je suis le premier à trouver la suite du parcours, j’en profite donc pour passer en tête à l’attaque des crêtes de terres grises mais maintenant faut tout envoyer pour rester devant d’autant qu’il y quelques coups de cul qui me font super mal aux jambes mais je parviens à rester en tête. Un petit raidillon arrive, je suis a fond mais il y a 2 personnes de la ligne précédente qui sont coincées dedans, je dois m’arrêter en plein dans la pente montante, c’est raide ça glisse, je manque de glisser en arrière. Mes poursuivants arrivent aussi mais je reste devant. On rattrape un peu plus loin une concurrente, je fais pas le goret en passant salement, j’attends un peu, je sens que ça revient derrière. A un moment, le terrain s’élargit et j’en profite pour m’écarter de la trace pour doubler, oui mais voilà, la suite n’est pas où je pensais. Je reviens illico sur le sentier (merci les 160mm de débat en 36 car c’est chaotique) mais je garde la tête de mon groupe. Un peu plus loin, je pense que c’est un pote qui me parle mais en fait c’est un gars d’une autre ligne qui me rattrape et qui me demande de le laisser passer mais je comprends rien (désolé pour les 3 secondes de perdu). On attaque une section super rapide en forêt de sapin que j’ai déjà parcouru en rando mais là, l’organisation a super bien travaillé, l’herbe est tondue, toutes les branches qu’on trouve habituellement en travers du chemin ont été enlevées, je file à fond, je m’éclate vraiment, je me sens en sécurité avec mon gros vélo.
On entre ensuite, pour la deuxième moitié, dans un autre type de terrain (plus bas en altitude). C’est plus sec, plus glissant avec quelques épingles. Je double quelques personnes, et je me fait doubler par 2 avions mais je me sens dans un bon rythme enfin jusqu’à ce que les crampes reviennent. Je peux plus relancer, je suis raide sur le vélo, je ne peux plus prendre d’appuis dans les épingles, je suis de plus en plus lent au fur et à mesure. Je commence à apercevoir des spectateurs sur le bord du chemin qui signifient que j’approche de l’arrivée mais j’en peux tellement plus que je finis par demander si c’est encore loin. Ouf, il me reste 300m. Un dernier effort, je passe la ligne et vais m’asseoir par terre pour faire passer les crampes. J’ai du perdre énormément de temps dans ce 2ème tiers de spéciale mais le plus dur de la journée est maintenant passé, alors je devrais finir la journée.

Il reste encore à monter jusqu’au départ de la spé 3 des fameuses et fabuleuses terres grises. Malheureusement, je suis cuit. Je ne fais pas le départ, je laisse partir, j’en profite pour faire un saut qui a été retravaillé et qui kicke beaucoup plus que d’habitude. J’ai l’impression de voler mais ca passe bien, la réception est plutôt smooth avec mes 160 de débattement. Je rattrape mon groupe mais je préfère rester derrière car je pourrais pas assumer d’être devant dans les relances qui arrivent. Je colle à la roue de devant jusqu’en bas. On passe les toboggans, et le mur sans sourciller tant c’est propre. En bas, c’est un peu frustré que je passe la ligne car c’est une spéciale que j’adore et où je suis plutôt à mon aise et « rapide » habituellement mais tant pis pour cette année.

Il reste maintenant à monter à Valberg en voiture pour la spéciale 4 que l’on atteint après un petit tour de télésiège (ça fait du bien de pas pédaler). Comme l’année dernière c’est une dernière spéciale sans chaine. Le problème c’est qu’on part 1 par 1 et il faut donc attendre très longtemps en haut. Le temps s’est couvert, il y a du vent et il fait plutôt froid quand on prend le départ. Avec l’expérience de l’année dernière, je sais maintenant qu’il faut faire de la trottinette pour être efficace. Le parcours a été retracé et est encore plus fun, il y a même des sauts que je prends avec plaisir (le premier kickait un peu fort mais ça passe bien). Le final est impressionnant avec tout le public à tel point que je me concentre pour ne pas tomber dans les devers herbeux de la piste de ski au lieu de chercher à aller vite :razz:.

Mais globalement, je suis satisfait, j’ai fini la journée, j’ai pas raté mes départs alors même si ma condition physique m’a frustré, je n’oublie pas qu’une semaine avant je ne devais pas participer.

La soirée va passer vite. Après une bonne douche, on pars au resto manger une bonne raclette. Pendant le repas je me chope des crampes au doigts a maintes reprises, ce qui fait rire mes potes. Petit à petit, je m’éteins mais c’est l’estomac bien rempli que je pars me coucher. Grâce à mes boules Quiès et à ma grande fatigue, je n’entendrais que très peu le bordel de la rue et je passerai une nuit plus que correct comparé à d’autres :p. Le matin, on ouvre le store et on découvre qu’il pleut et que le ciel est tout bouché. Rapidement, certains tentent de démotiver les autres. Ça marche, certains jettent l’éponge mais moi je n’en démords pas, j’irai au bout.

Je pars, je rejoins le flot (il reste un peu plus de 200 concurrent qui n’ont rien lâchè), ça mouille d’entrée, les jambes sont encore lourdes mais ça grimpe. Rapidement je transpire dans ma veste imperméable. Ensuite on attaque le sentier qui monte vers le dôme du Barrot. Le terrain est bien gras, on pousse à la que-leu-leu. Un coup de tonnerre au 2 tiers de la montée m’inquiète. J’espère qu’ils ne vont pas annuler alors que je suis monté jusque là. Mais non ce sera le dernier grondement que l’on entendra. En haut, il pleut toujours, il fait super froid (on est a 2000m d’altitude) et après avoir transpiré la sensation est encore pire. Aucun abris n’est libre, je suis frigorifié comme jamais je l’ai autant été. On se met en grille pour la poursuite, je mets mon masque en me disant que ça gardera la chaleur autour du visage. Certes mais en même temps il est vite recouvert d’eau. Je vois très mal mais je me dis qu’avec la vitesse, ça sèchera.

Arrive mon départ, je frissonne, je claque des dents, je pars tranquille puisque je ne vois rien. Je rattrape 2 mecs que je suis quelques instants. Le premier se rate, je passe mais je vois toujours rien et je me pète la gueule je ne sais pas comment. Je réfléchis pas trop, je repars. Heureusement que j’ai un gros vélo car je fous ma roue avant n’importe où et manque de chuter tous les 10 mètres. Vient une portion plus rapide, je me rends compte que j’arrive à mieux voir en bas du masque alors je ride avec la tête en l’air. Je suis une trace hors sentier que les premiers prennent sans broncher je suppose mais ça débouche sur une marche de plus de 1m50 de haut avec réception un peu tendue. Je suis obligé de descendre du vélo. Je rejoins le sentier à un enchainement de lacets serrés rocailleux où je colle un mec qui galère, je suis au ralenti mais ça n’a rien d’exceptionnel sauf que je vois rien et ma roue se bloque sur un rocher et je pars en mini OTB. Je me relève vite pour pas gêner mais ça me vaudra un bon hématome. C’est la chute de trop. J’essaie d’enlever mon tear-off avec les gants mais je ne fais qu’étaler de la boue dessus sans parvenir à l’enlever. Après une vingtaine de secondes, je décide donc d’enlever mon masque. Je vois beaucoup mieux mais je suis inquiet de prendre de la boue dans les yeux.

Je suis déjà fatigué, je ne relance plus. On arrive sur la section herbeuse devenue une vraie patinoire. Je passe à pieds un endroit car sur le vélo c’est quasiment impossible de prendre le virage en bas de la pente. Je remonte sur le vélo, je commence à pédaler pour repartir et direct le dérailleur arrière se mets dans les rayons. La patte casse, s’en est fini pour moi. Un collègue s’arrête et m’ouvre la chaine. Je démonte le dérailleur. Je finirai donc sans chaine la seconde moitié de la spéciale pile au moment où il y a des travers mounta cala.

Un dernier passage herbeux que je passerai sur le dos 😛 puis je cours/marche quand ça monte et dès que ça descend je remonte sur le vélo. Comme il ne reste plus grand monde derrière moi, je je gênerai pas et je doublerai même dans le gros portage. Voilà, c’est fini, je rejoins les autres pour rallier la route et remonter avec la navette. Vers 14h on est de retour à Valberg. On « lave » les vélos, on prend une nouvelle douche à l’appart et on va manger à l’espace Mounier pour la remise des prix, un moment toujours sympa et convivial pour clôturer le WE.

Au finale, j’ai un sentiment mitigé sur ce WE. L’épreuve est magnifique, j’ai terminé la course mais mon manque de forme me frustre et ma casse mécanique m’a gâché tous les efforts fournis le samedi. Mais voilà, ça fait parti du jeu. Je finis 180ème grâce aux abandons liés à la pluie. Je reviendrai l’année prochaine en forme pour claquer un top 150 :mrgreen: .

Une consolation, cette année, j’ai eu de belles photos.

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