Je profite de mon arrêt maladie pour alimenter le blog et revenir sur le superbe WE de VTT à Digne à l’occasion du Raid des Terres Noires.
L’année dernière avait déjà été une belle réussite (cf Terres Noires 2012) alors on a voulu remettre ca cette année. N’ayant que très peu roulé cet hiver et au printemps, j’appréhendais un peu mais la rando de la semaine dernière m’avait rassuré (1600m de D+). Faire 60km et 2000m de D+ comme l’année dernières me paraissait faisable.
Avec l’A.SC.VTT, on a prévu d’arriver à Digne Samedi en début d’après-midi pour pouvoir aller faire une courte rando et enfin découvrir les fameuses crêtes de Terres Noires que seuls les participants du raid font le dimanche (et moi je fais la rando). 15h30 on est prêt à partir, de la route, de sentier, de la piste, et on finit par arriver au départ de la descente qui mène aux crêtes. Je m’attendais pas à faire autant de vélo le samedi, je sais déjà que je le paierai dimanche. Bon on attaque la descente, et rapidement je déboule en tête sur un sentier en dévers au dessus des terres noires, y a de la pente en dessous, j’ai pas trop confiance dans mon adhérence et je finis pas mettre pied à terre. Les autres arrivent derrière sur le vélo sans soucis, c’est que l’accroche doit pas être pire alors je remonte sur le vélo pour attaquer la première pente des terres noires. C’est super raide mais c’est droit alors ça passe plutôt bien. On avance sur la ligne de crête, arrive un petit raidillon que je monte à pieds pour pas basculer en arrière et pouvoir voir ce qu’il y a derrière. Pfiou, c’est la que ca commence, faut serrer les fesses. Du vide partout autour, une ligne de crête pas plus large que 50cm (pas de possibilité de poser un pied une fois qu’on est parti) et faut suivre le terrain qui est tortueux. Je prépare mentalement chacun des passages avant d’y aller, ça me motive et me rassure et du coup je finis par passer à des endroits où je n’aurais jamais pensé pouvoir passer. Je me demande comment font les participants du raid qui n’ont pas reconnu ce passage et qui arrive pour la première fois ici en mode course!!!!
En tout cas que d’émotion, ce passage restera gravé longtemps dans ma mémoire.
Le reste c’est une descente ludique mais qui n’a plus aucun saveur après ce qu’on vient de vivre, du poussage, des micro portages et aussi du roulage. On est de retour au camping sur les coups de 20h, c’est sur on est au top de la récupération avant la grosse rando du dimanche 😛
La soirée passera assez vite finalement, après la douche, l’apéro, et le repas, on fait pas long feu après les efforts du jour et vers 23h je suis couché. Nuit agitée comme d’habitude quand je dors dans mon partner, mais je me suis quand même reposé. J’ai mal aux jambes de la veille, ça c’est pas super cool. P’tit dej rapide, on prépare les affaires, le vélo, on range tout la matos de camping et sur les coups de 7h30 on est parti pour rejoindre le stade de Digne où a lieu le départ.
Cette année on est à l’heure pour voir partir les raideurs on encourage notre seul représentant et ensuite on va se placer sur la ligne. Ça commence bien, il nous manque des personnes, tant pis, on part quand même pour éviter les bouchons. On attaque par de la route, puis de la piste, puis un bout de sentier et on atteint la première descente après environ 600m de D+ où j’ai roulé beaucoup trop fort pour suivre mes collègues (je sais que je le paierai plus tard). La descente arrive et … on est bouchonné!! Y en a qui roulent vraiment trop fort en montée mais qui savent pas descendre des qu’il y a 2 cailloux. Pourtant, tout passe tranquille. Mais encore heureux qu’on soit parti dans les premiers, on sera moins bouchonné que les tardifs. On arrive au ravito à Entrages, on discute, on mange, tout le monde est encore frais. On repart 15minutes plus tard quand le groupe s’est reformé.
Mes collègues partent encore une fois très fort, je reste en retrait, je suis bouchonné par un gars qui va plus vite que moi en montée mais qui se traine en descente. Je finirai par le passer et par regrouper avec les autres (enfin sauf ceux qui sont en mode course sur la rando). Ça monte ça monte puis on attaque une descente très fuyante mais plutôt sympa. On est souvent bloqué par des gars à pieds. Un mec fera un bel OTB et descendra 2 mètres plus bas (sonné mais pas de bobo enfin je crois). Je ferai tout de même un passage a pieds au tout début, c’est droit dans la pente pendant 10 m de D- sur un sol très glissant, et comme je n’aurais pas eu le temps de mettre mes cales j’ai préféré assuré. En bas on passe sous la route et on repars en portage, poussage pendant quelques temps (environ 150m de D+). Je sens que je fatigue déjà, j’ai le souffle court des que les efforts sont importants mais ça va encore. J’enchaine sur une descente super rapide, je double un peu jusqu’à me retrouver derrière un mec qui va juste assez vite pour pas que je puisse le doubler. En bas, ça bloque dans la boue, du coup je me dis que je vais en profiter pour doubler, je sors de la traj, rentre dans la boue, je tente de faire un manual pour passer la marche, mais la roue avant reste enfoncée dans la boue et c’est l’OTB, pas de bobo je me relève aussitôt et repars derrière. Grr! Je bois à mon camel, beurk la tétine est pleine de boue. Je rejoins les autres qui m’attendaient et on remonte jusqu’au village des Dourbes pour le 2ème ravito. On recharge en eau, on mange, on discute encore, on attend que ça regroupe, on commence à avoir bien bien chaud.
A partir de là je me dis que je vais commencer à vraiment gérer mon effort. On a fait la moitié du parcours et je sens que j’ai pas la grande forme. Surtout que la portion suivante est pas de tout repos. Je me souviens plus bien de l’enchainement entre les ravitos 2 et 3. On a enchainé des portions montantes avec des coups de culs très casse-pattes où je passerai pour la plupart en poussage pour retarder l’arrivée des crampes. Certains s’amusaient à passer sur le vélo mais beaucoup le payaient cash derrière. Il fait très chaud dans cette partie en plein soleil. Ensuite il y a eu une descente rapide où j’étais bloqué par un mec qui encore une fois était suffisamment rapide pour nous empêcher de passer mais au final il a rattrapé d’autres personnes alors on était encore plus bouché. Y a eu aussi nue portion mounta cala assez agréable en sous bois (donc à l’ombre) où on pouvait se laisser filer sans effort dans les légères descentes et où les montées n’étaient pas très raides). On arrive au ravito 3 qui marque la portion commune avec le parcours du raid jusqu’à la fin (enfin pour ceux qui font la grosse rando). Il fait une chaleur écrasante maintenant, on boit, on mange, on remplit les camel et on repart.
On se dirige vers l’un des passages marquants de la journée: la zone très ludique de terres grises. Ça monte, ça descend, ça saute, ça glisse c’est super fun. Je suis plus fatigué que l’année dernière alors je suis moins rapide mais je me régale quand même. Bon une fois ce passage fait, faut remonter jusqu’au ravito 4 qui est au même endroit que le ravito 3. La je sais qu’ensuite il y a une montée assez exigeante où j’avais souffert de la chaleur l’année précédente alors là je vais monter à l’économie mais tout sur le vélo. S’ensuit une portion plus raide où je n’essaie même pas de pédaler (vu mon état ça ne servirai a rien). La descente qui suit est très sympa et termine dans des marnes grise (enfin plutôt des boues noires tellement y a de l’eau au fond). On rejoint la route où il y a un point d’eau qui sert de porte horaire. On est en avance alors on continue. Enfin je m’arrête pas trop car je sais ce qu’il reste et vu ma vitesse ascensionnelle, ça va être encore long. Je pousse dès que ça dépasse 5%, je ne parle plus du tout pour garder mes forces mais je suis encore bien lucide. En haut on suit un travers descendant avec quelques épingles jusqu’au fond du vallon où on se dirige vers le 5eme et dernier ravito qui fera du bien à tout le monde. Je mange, je bois tout ce que je peux, et je repars aussi sec car je sais encore ce qui m’attend. De la piste à la vitesse de l’escargot (ça m’avait paru interminable l’année dernière et finalement ça m’a paru plus court cette année alors que j’avançais moins vite :p ).
Un tout petit bout de descente et c’est ensuite la dernière longue montée en épingles qui doit vraiment être très sympa quand on est frais mais là je me forcerai à faire environ 300m (en distance) sur le vélo sinon ce sera poussage intégral. Je me fais doubler par pas mal de monde mais je m’en fous, j’ai pas de crampe et je sais que c’est bientôt fini. J’arrive en haut je m’arrête pas et je rejoins mes collègues pour attaquer la descente qui est très très sympa. Des cailloux, des petites marches, des épingles et nous voici à Digne.
Je suis super content, j’ai rien lâché mais je suis vidé. J’ai évité les crampes comme j’ai pu en ralentissant et en ne forçant jamais. Finalement je suis encore très lucide malgré mon épuisement physique. On aura mis 9h26 (avec 1h49 de pause) pour boucler ce parcours.
On se rend compte dans l’aire d’arrivée que la rando qu’on pensait être du même acabit que l’année dernière était en fait 65km et 2600m de D+ et non 2000m de D+, ce qui peut expliquer la difficulté à finir. De plus la rando était plus exigeante cette année. L’année dernière, toutes les montées se faisaient sur le vélo (ou presque) alors que cette année, à par pour les golgoths du vélo, y avait pas mal de coups de cul où on poussait voire portait.
Le terrain aux alentours de Digne est toujours magnifique, les paysages grandioses, ça vaut vraiment le coup de passer le WE pour les terres noires (surtout pour la modique somme de 15euros).
De retour sur la côte, je me suis chopé une bonne gastro donc impossible de m’alimenter après une épreuve où j’ai puisé à fond dans mes réserves, en 3 jours j’ai fondu, c’est visible. Comme me dit mon médecin, j’ai peut-être ingéré de la bouse de vache lors de ma chute dans la boue et/ou quand j’ai bu à mon camel alors que la tétine était couverte de boue ou alors c’est un ravito pas très frais mais mes collègues n’ont pas eu les même désagréments. Donc repos et récupération. Je vais pouvoir perdre tout mon entrainement accumulé depuis 3 semaines 🙂 🙂
Le parcours:
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9h46 o_0 (avec ma tête)